06/05/2021

MAISON TANIÈRE de Pauline Delabroy-Allard

2018, Pauline Delabroy-Allard déboulait dans le monde de la lecture et de la littérature, sans toquer à la porte ! Avec Ça raconte Sarah, premier roman paru aux éditions de Minuit, "bim" direct dans le grand bain, sans passer par la case pédiluve, elle nous prenait par le col et nous envoyait valdinguer loin très loin en nous collant les papillons dans le ventre de la rencontre amoureuse, jusqu'à la dépression sévère et profonde que provoquent certaines ruptures le tout en quelques deux cent pages.
Le souffle court, le verbe juste et serré, la phrase coupée au scalpel. Comme si c'était hier, on s'en souvient. Ce roman portait tout à la fois un gout de très nouvelle plume, de pas le temps de s'appesantir et de effet qui dure, longtemps, très longtemps. 

Des symptômes de grande littérature vous en conviendrez.

Avec Maison Tanière, (éditions Iconoclaste) on retrouve Pauline Delabroy-Allard, comme si elle nous envoyait une série de cartes postales, musicales, visuelles, succinctes. 

Elle serait quelque part en suspens -peut être dans un temps d'écriture entre deux romans- (dont le premier l'a propulsée elle aussi, loin très loin) -peut être dans un temps qui suit une rupture.

Les cartes postales nous parlent de ces deux dimensions. Elle les écrit au cœur d'une maison refuge, la maison Tanière. Et on prend, fort très fort en attendant le prochain roman.

Les poèmes de l'autrice, ces phrases superposées, mêlent la musique aux sens. Les images à l'épiderme. Les souvenirs aux murs de la maison, aux odeurs du jardin, à la place du marché quand les forces reviennent. C'est sensuel, organique, parfois très nostalgique. Toujours aussi percutant. 

"Uppercutant"

Difficile de trouver un titre puisque Maison Tanière est aussi une playlist d'une certaine manière. Alors, histoire d'adresser un clin d’œil et de la force aussi à l'autrice, on pourrait choisir ce titre-là

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