Avant de commencer, vous pouvez déjà
sortir les mouchoirs, ça va pleurer dans les chaumières ! Je vais vous
présenter deux GROSSES claques, des romans pour ados à mettre en toutes les
mains.
L'auteure, Ruta Sepetys, explique magnifiquement
pourquoi elle écrit des romans historiques : "Si les
romans historiques éveillent votre intérêt, allez à la recherche des faits, des
souvenirs, des témoignages personnels, engrangez tous les matériaux
disponibles. C'est sur cette base que repose la fiction historique. Une fois
les survivants disparus, il ne faut pas laisser la vérité disparaître avec eux.
S'il vous plaît, donnez-leur une voix" BIM ! Pour chacun de ses livres elle fait
énormément de recherches, elle va à la rencontre des rescapés, des acteurs de
l'Histoire. Ce qui permet de rendre plus réaliste ses fictions historiques et
les sentiments de chaque personnage, nous touchant ainsi en plein cœur.
Pour son premier roman Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre elle s'inspire de l'histoire de
son père, réfugié lituanien, menacé de mort par Staline, qui a été enfermé
pendant huit ans dans un goulag. Elle met en scène Lina, une lituanienne de 15
ans dont la famille est brusquement déportée dans un goulag en Sibérie. Elle
intercale habilement les moments heureux dans une famille aimante d'artistes et
d'intellectuels et les moments extrêmement durs dans le camp de travail. Le
froid, la faim, la fatigue, la cruauté, le manque d'intimité ne pourront jamais
prendre le dessus sur la solidarité, le courage, l'amour et l'amitié qui
permettent de survivre aux pires situations. Lina a un don fantastique pour le
dessin qui lui permet de s'évader de son dur quotidien, mais aussi son journal
dans lequel elle consigne sa vie et surtout laisse une trace de ce qu'il se
passe.
"Ce témoignage a été écrit pour
laisser une trace ineffaçable et tenter l'impossible : parler dans un monde où
nos voix ont été éteintes. [...]J'espère de tout mon cœur que les
pages ici cachées feront jaillir de votre âme la source de compassion la
plus profonde. J'espère aussi qu'elles vous inciteront à faire quelque chose, à
en parler à quelqu'un. C'est le seul moyen de nous assurer que les hommes ne
permettront pas au mal de se reproduire sous cette forme."
Ce n'est normalement pas le genre de livre
que je lis et je suis totalement nulle en histoire et c'est un sujet qui m'intéresse
très moyennement (je n'aime pas vraiment ça, j'ai l'impression de retourner au
collège). Et pourtant ce livre m'a vraiment plu et retournée (pourtant je suis
plutôt du genre insensible, je n’ai même pas pleuré devant Bambi!), finalement
il semblerait que l'histoire m'intéresse bien plus que ce que je pensais. Ce
livre aborde un sujet dont on parle peu. On parle beaucoup des déportations de
Juifs ou de l'extermination de Tziganes mais on aborde peu les lituaniens, les
tchétchènes, les bulgares et toutes les autres déportations
qui ont eu lieu, Tous les intellectuels ou les gens qui ne pensaient pas comme
Staline finissaient aux goulags. Les livres d'histoire font parfois l'impasse
sur toutes ces disparitions, moi j'étais aussi passée à côté et comme l'auteure
le souhaite ce livre m'a ouvert les yeux et je n'ai de cesse d'en parler à tout
le monde !
Ce livre a été moult fois primé et Ruta
Sepetys a même reçu la croix du chevalier de l'ordre des mains du président
lituanien. Et vous, vous ne l'avez toujours pas lu... Il a également été adapté en film.
Ensuite Le sel de nos larmes, son troisième roman, (entre temps
elle a écrit Big Easy sur
la Nouvelle Orléans des années 50 mais j'ai été bien moins touchée donc je n'en
parlerai pas) elle s'inspire cette fois de l'histoire de la cousine de son père
qui a échappé au naufrage du Wilhelm Gustloff et de ses cousins qui y ont péri. D'ailleurs qui a entendu parler
du naufrage de cet immense paquebot ? Pas grand monde, hein! Et pourtant : six fois plus de victimes que le Titanic,
que des civils, on peut encore voir les grosses lettres gothiques de son nom
sous la surface de l'eau. "Chaque nation a soigneusement dissimulé des pans de son histoire, il est d’innombrables histoires qui seraient perdues à jamais si ne les avaient gardés ceux qui les ont vécues." Ce roman est le fruit de plus de trois ans d'enquête.
Cette histoire est racontée par quatre adolescents (ou très jeunes adultes) qui fuient les russes et se cachent des allemands, enfin essaient de survivre aux tirs croisés des deux géants. Leur but ultime et de prendre un bateau pour fuir la guerre, le froid, la misère, la mort et tenter de se reconstruire loin de tout ça. Chacun transporte dans ses bagages : de lourds secrets, des armes, des souvenirs, beaucoup de culpabilité, une tristesse que les jeunes âmes ne devraient pas connaître et du courage, beaucoup de courage. Ils sont imparfaits, humains et tellement attachants (sauf un que j'aurais bien noyé dès le début), les sentiments sont si justes, ils nous bouleversent et nous transpercent. L'horreur de ce pan d'histoire où l'on peut voir tout ce que l'humanité a de pire nous glace tandis, qu'une fois de plus, l'élan de solidarité et d'amour qui naît même dans les heures les plus sombres nous réchauffe et nous laisse entrevoir un infime espoir.
Cette histoire est racontée par quatre adolescents (ou très jeunes adultes) qui fuient les russes et se cachent des allemands, enfin essaient de survivre aux tirs croisés des deux géants. Leur but ultime et de prendre un bateau pour fuir la guerre, le froid, la misère, la mort et tenter de se reconstruire loin de tout ça. Chacun transporte dans ses bagages : de lourds secrets, des armes, des souvenirs, beaucoup de culpabilité, une tristesse que les jeunes âmes ne devraient pas connaître et du courage, beaucoup de courage. Ils sont imparfaits, humains et tellement attachants (sauf un que j'aurais bien noyé dès le début), les sentiments sont si justes, ils nous bouleversent et nous transpercent. L'horreur de ce pan d'histoire où l'on peut voir tout ce que l'humanité a de pire nous glace tandis, qu'une fois de plus, l'élan de solidarité et d'amour qui naît même dans les heures les plus sombres nous réchauffe et nous laisse entrevoir un infime espoir.
Une chose est sûre je vais garder longtemps, dans ma gorge serrée, le goût du sel de nos larmes.
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