Comment un état utilise son argent pour "punir"? Comment fabrique t-on une zone de non-droit ? A quoi ressemble une zone de non-droit ? Qui sont celles et ceux qui un jour sont passés à l'acte? Qu'est-ce qu'être enfermé veut dire ou encore, peut on ramasser des "pardons" dans les couloirs ? Peut on lire des "pardons" sur des rétines même s'il s'agit de "pardons" impersonnels et universels ? Allez savoir.
Voilà quelques éléments subjectifs qui peut-être, peuvent faire partie des raisons pour lesquelles, un jour, de ta place de citoyen lambda tu te retrouves à apporter une contribution en prison.
Une fois que tu as vu, alors, peut-être tu cherches, à comprendre, à savoir si d'autres pays font mieux. Tu te mets à chercher ce qu'il existe en matière de justice, de réparation pour les uns, pour les autres. Est-ce que la réparation existe, est-ce que la justice existe ? Ce genre de questions,
Le premier s'intitule La liberté - Casabianda prison "ouverte" et il s'agit d'un film documentaire réalisé par Guillaume Massart qui montre de l'intérieur un modèle particulier de prison, et dresse un portrait (je ne cherche pas le qualificatif, cela me semble vain) d'un des hommes détenus dans cette prison particulière. Ce film là, fait partie des choses majeures qui me sont arrivées dans la vie en matière de "réparation et de justice.
Le second est aussi un film documentaire (on sous estime la puissance de ce genre je crois) et il s’appelle En bataille, portrait d'une directrice de prison, réalisé par Eve Duchemin. Comme son titre l'indique, il nous permet d'approcher de très prés, de rencontrer une femme, jeune, dont le métier - directrice de prison donc - constitue quasiment la totalité de sa raison d’Être, de cette jeune femme.
Si le sujet vous intéresse, vous voilà donc avec deux références supplémentaires, à moins que vous n'ayez déjà vu ces œuvres, ces travaux, essentiels en la matière.
Ceci étant dit, je peux essayer de partager à présent, ce que j'ai vécu hier soir quand j'ai vu Je verrai toujours vos visages réalisé par Jeanne Henry, porté merveilleusement par Adèle Exarchopoulos, Dali Benssalah, Leïla Bekhti, Élodie Bouchez, Suliane Brahim, Gilles Lellouche, Miou-Miou, Jean-Pierre Darroussin, Fred Testot, Denis Podalydès, Birane Ba, Anne Benoît et Sébastien Houbani.
Ajoutez à cela, que la film donne à voir aussi, des humains vieillissant, des visages ridés, magnifiques, des hommes et des femmes., forts et vulnérables dans ce moment de leurs vies. Ajoutez à cela qu'une fois de plus, on prend la mesure de ce que peut la société civile. Ajoutez à cela que ça redonne foie en l'humain dans un moment de l'histoire où on préfère se nourrir de sombre, d'abyssalement absurde, de radical et de violent en permanence.
MP Soriano aka Range Le Sas.
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