« La secousse est progressive. Le sol, les murs et les meubles tremblent, les objets et les vitres commencent à tinter puis tout se calme d’un coup. »
Ce ressenti sismique pourrait être une parfaite définition de la structure de ces fragments de vie nippone. Qui auraient très bien pu s’intituler Petits haïkus en prose. Sans avoir l’air d’y toucher l’auteur nous mène souvent de la singularité d’une scène typiquement japonaise à l’incongruité d’une chute paradoxale.
« Cette fois rien n’est tombé, rien ne s’est cassé ni brisé, sauf la bonne humeur et les rires. »
Les thèmes développés, bizarreries du quotidien, réminiscences de l’Histoire, beauté de certains instants, émerveillements de la Nature, font également écho à l’art subtil de la poésie japonaise. De petits riens et des Grand Tout qu’il faut savoir appréhender avec justesse et patience.
« En équilibre sur les fils de l’étendoir, les couches de neige se dressent fines, merveilles infimes élevées flocon après flocon. »
Enseignant le français au Japon, Benoît Reiss nous restitue dans ces courts textes (agrémentés d’encres de Chine qui font aussi de ce livre un bel écrin) son expérience et son amour de ce pays et de ses habitants. Ainsi ressort de cette lecture toute la délicatesse de qui sait voir, écouter et ressentir au filtre d’une culture singulière, si différente et si attirante.
« un instant les mots sortis des bouches sont devenus visibles ; plus légers que l’air, ils montaient dans les feuillages avant de retomber, attachés aux pétales et aux feuilles. »
Signé: Lolqat
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