Le 17 Août 2017 sortira un très bon roman d’Éric Reinhart chez Gallimard, La chambre des amants, mais je ne le lirais pas. Je ne peux pas. Les livres qui parlent de maladie me font peur. J’ai sûrement un truc à régler avec la mort … Bref, le Reinhart je ne peux pas, comme Oscar et la dame rose de Schmitt, je n’ai jamais pu… (la comparaison est stupide, on ne peut pas comparer la douleur … ni le degré de littérature employée d’ailleurs pour la narrer).
Mais contre toute attente, je vais me contredire en vous parlant d’un récit qui m’a émue aux larmes et que vous achèterez dans une librairie indépendante le 24 Août.
Pour résumer, je pourrais citer l’auteur : « Mon cancer s'écrit myélome et je ne peux m'empêcher de penser « miel homme ». Il me paraît plus doux, du coup, moins agressif. Grâce à lui, je me sens comme un héros Marvel. Je suis l'Homme de miel. »
Mais je ne peux pas résumer... Ce livre, c’est l’histoire d’un fils, d’un frère, d’un ami, d’un mari et d’un père. C’est aussi l’histoire d’un combat pour la vie avec une volonté inouïe. Un désir d’écrire aussi comme une évidence ou une urgence. J’ai presque envie de lui dire qu’on se serait passé de ça pour détrôner Marc L des meilleures ventes des grandes et moyennes surfaces alimentaires. Olivier Martinelli se met à nu et j’aimerais mieux que cela soit un roman. Il n’en est rien, c’est la vie, la vraie, sans pathos, sans maquillage et sans filtre.
Avec le talent qu’on lui connaît, je vous engage donc à faire une séance de rattrapage pour : La nuit ne dure pas chez Treizième Note paru en 2011 (demandez à votre voisin, il doit l’avoir car la maison d’édition a fermé et ça arrive à des gens très bien malheureusement) ou Quelqu'un à tuer à La Manufacture de livres paru en 2015.
Je ne peux pas résumer cet auteur à ces deux titres là alors faites-vous plaisir pour les autres. Vous dire qu’il a assez d’orgueil pour faire un bon écrivain, qu’il a des références littéraires et musicales sérieuses ! Fante est sur sa table de chevet en permanence et son fils s’appelle Dan ... Tout ça ne suffit pas. Il est prof de maths à Sète. Il est assez machiavélique pour mettre des exercices bonus à la fin de chaque contrôle alors que la plupart de ses élèves ne les font pas. Ça ne suffit pas non plus.
Alors juste vous dire que dans L’homme de miel aux éditions Christophe Lucquin (une petite maison d’édition spécialisée dans les petites pépites... Lisez Lento d’Antoni Casa Ros en passant, ça peut faire du bien) vous aurez un miroir devant les yeux, vous verrez votre propre peur devant l’inéluctable, et une fois le livre fermé, vous aimerez plus, vous regarderez plus les petites choses insignifiantes, vous serez plus justes, moins durs face à la médiocrité, plus tolérants face aux différences, vous serez en vie et c’est déjà beaucoup.
Signé : Mère grand
Signé : Mère grand
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