25/02/2017

N'ESSUIE JAMAIS DE LARMES SANS GANTS de Jonas Gardell

Un Livre et quel Livre !

"Je veux dans ma vie pourvoir aimer quelqu'un qui m'aime." Jonas Gardell
Je m'apprête à faire l'éloge d'un roman qui m'a bouleversée et qui je pense , restera dans mon panthéon des lectures. J'ai eu tellement de mal à le finir, je ne voulais absolument pas quitter Rasmus, Benjamin, Reine, Paul, Bengt, Lars ou Seppo.  
Jonas Gardell nous livre un témoignage des années SIDA. Nous sommes en Suède dans les années 80. En France, j'ai à peine 12 ans et je me souviens de la première fois où j'ai entendu parler de cette putain de maladie (pardon, j'ai dit un gros mot). Jonas Gardell nous raconte tout de l'intérieur. Cette bande de potes homos, pédés, grandes folles, ces fous d'amour, ces amis inconditionnels vont traverser cette sale période et on connaît tous la fin... Mi documentaire, mi roman, juste la réalité brute aussi. Le désir du corps, les rendez-vous dans les parcs à la tombée de la nuit, la quête d'identité, la perte d'identité. On tombe amoureux mais on perd sa famille. On tombe malade, on meurt et on finit dans un sac poubelle, étiqueté "déchet contaminé". Ce roman est une si belle histoire d'amour. Elle finit tellement mal qu'on s'invente l'espoir vain que rien n'est impossible, qu'ils vont tous guérir et vivre heureux, ils le méritent tellement. Avec pudeur, tact, humour très souvent, grâce à Paul qui illumine ce roman, Jonas Gardell écrit sans tabou la vie d'une communauté assoiffée de liberté et de reconnaissance. je n'oublierais jamais ce roman, jamais non plus Benjamin dans les premières pages qui nous murmure : "Je veux dans ma vie pouvoir aimer quelqu'un qui m'aime." et non, je n'oublierais pas non plus cette jeune infirmière qui vient de sécher les larmes de Reine et qui se fait reprendre par sa supérieure : " Enfin bon, maintenant tu le sais, N'essuie jamais de larmes sans gants ! La plus vieille secoue la tête. Puis elle s'en va." 


Ce livre est un véritable chef d'œuvre. Vous pouvez courir chez votre libraire ....




Signé : Mère Grand

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