Un auteur déboule de nulle part.
Il a une gueule de bébé qui se transformerait en mauvais garçon. Et un regard doux comme un agneau.
Il pose ça là, et nous laisse à terre. Il se retourne et nous adresse un majeur dressé qu'il accompagne de sa voix élégante et de velours. De son écriture minérale.
Ça c'est L'été des charognes, paru récemment chez Allia.
Ça c'est un roman fort comme un coup de poing, un roman qui transpire, un roman qui sent fort, un roman qui éructe et nous laisse à terre dans les relents d'alcool.
Ça c'est un roman d'apprentissage qui plante un enfant hyper sensible au cœur de la face la plus rugueuse de l'humanité.
Ça c'est une leçon envoyée depuis la montagne noire, par un garçon en salopette jouant dans un charnier de brebis. Un garçon qui dans cette violence là, au milieu des chiens immenses, des avant bras tatoués, des larves de mouches dans le fromage, des étrangers saisonniers qui sont les gueux, et qui charrient les fables du bout du monde devient un homme.
Et ça c'est surtout un cri qui dit que la poésie pousse partout, l'ouverture et l'humanité aussi.
C'est un coup de poing pour remettre tout le monde à sa place.
Qui est qui pour dire quoi à qui ?
Johannin a posé un cadre très serré - une ferme dans la montagne noire, dans les années 80/90, une ferme moderne encerclée de carcasses de voitures- pour écrire la violence universelle, l'enfance solaire, et poser la question centrale de la responsabilité des adultes dans la vie des enfants.
Qui est qui pour dire quoi à qui ?
Johannin a posé un cadre très serré - une ferme dans la montagne noire, dans les années 80/90, une ferme moderne encerclée de carcasses de voitures- pour écrire la violence universelle, l'enfance solaire, et poser la question centrale de la responsabilité des adultes dans la vie des enfants.
Ce texte est essentiel.
Je ne crois pas avoir été touchée de la sorte par un tel propos depuis La BM du seigneur au cinéma, en 2011, réalisé par Jean-Charles Hue.
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