Je propose juste, mais alors juste que cette bande-dessinée,
soit remboursée par la sécurité sociale ou alors distribuée gratuitement dans
tous les foyers du monde.
Ce n’est quand même pas compliqué !
Pourquoi ?
Parce que je pense que cet ouvrage, signé par la suédoise Liv Strömquist , paru
en France chez Rackham peut enfin, changer vraiment les choses. Et en passant en plus par un procédé que je « sur-valide » la connaissance et le savoir.
Strömquist nous avait déjà en 2012, avec Les sentiments du prince Charles, bien aidé sur la compréhension des relations de couple. Surtout quand ces relations virent au compliqué, voire au glauque.
Ce n’était déjà pas rien.
Mais là, cette sorcière héritière du mouvement punk et
adepte du Do It Yourself (elle a quand même débuté sa carrière par l’autoédition)
vient de franchir un cap supplémentaire.
Elle se charge dans L’origine du monde (oui,
oui c’est bien un clin d’œil au tableau de Courbet), d’expliquer par le menu –si vous me prêtez l’expression- le sexe
de la femme (vulve, clitoris orgasme bouhhhh). Mais surtout, comment au fil du
temps, les hommes (et elle nous montrera lesquels précisément), agités par bien
trop d’énergie dont ils ne savaient quoi faire (bichettes), se sont arrangés pour nous présenter seulement une représentation fantasmée du
sexe de la femme, et de sa sexualité.
Tout ça pour nous conduire (c'est Liv qui nous conduit là) à enfin nous autoriser
(attention, ça va secouer) à accepter que la sexualité des femmes n’est donc
pas exclusivement binaire.
Elle échappe au piège du document type « développement
personnel axé fesses » en fournissant des dizaines d’éléments réels et
historiques sur certains des hommes célèbres ayant contribué à la fabrique toxique de
cette « propagande » qui n’a eu finalement comme seul résultat
d’enfermer et de faire taire les désirs.
Celui des femmes, bien sûr, mais aussi à n'en pas douter des hommes.
Point de narration, mais des explications placardées (comme
de la propagande, tiens tiens) accompagnées d’un trait épais et minimaliste (je vous l’ai dit déjà : elle
vient de chez les punks) soit en noir et blanc soit en couleurs.
En fait Strömquist a eu le génie
d’infiltrer la façon de faire de cette propagande, pour la retourner contre
elle-même, et en la tenant bien haut au collet, et la dynamiter.
Elle fait feu de
tout bois, si tant est qu’il soit (le bout de bois) historiquement vérifiable.
Elle est allée
enquêter et nourrir son propos et nos espoirs, sur tous les fronts, école,
religions, psychanalyse, art etc.
Liv Strömquist connait et maîtrise les effets du langage performatif.
Je le répète, elle l'utilise pour faire imploser un système patriarcal, qui depuis le cinquième siècle n'a de cesse de pousser à l'humiliation, la mutilation, la négation, de la femme, de son sexe et de sa sexualité.
Je le répète, elle l'utilise pour faire imploser un système patriarcal, qui depuis le cinquième siècle n'a de cesse de pousser à l'humiliation, la mutilation, la négation, de la femme, de son sexe et de sa sexualité.
Elle va jusqu'à évoquer -enfin- la question des règles, vous savez bien cette affaire qui n'existe pas, ou alors si quand elle existe, est juste l'équivalent du fait de se raser tous les matins pour un homme (moui moui moui) !
Bref, en refermant cet ouvrage, on chanterait bien "libéréeeee, délivréeeeee", ah mais, non, pardon c'était une blague de mauvais goût.
On se contentera d'envoyer de toutes nos forces un immense merci à madame Liv Strömquist.
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