Un petit inédit croquignolet d'un grand écrivain mexicain
assez méconnu chez nous (bien qu'on garde en mémoire l'excellent Les mortes, paru jadis en Série Noire), pour celles et ceussent qui voudraient passer un bon
petit moment à ricaner au détriment des autres: Le tyran meurt au 4eme coup
est un genre de farce qu'on rêverait voir adapté au cinéma par un Dino Risi,
un Mario Monicelli ou un Blake Edwards (ah mince, on me souffle à l'oreille qu'ils sont tous
morts...) , tant ce livre s'apparente à un très remarquable feu d'artifice de
misère et de stupidité sans nom...
Nous sommes donc sur l'île d'Arepa, joyau imaginaire des Caraïbes
où règne en despote pas éclairé du tout le Maréchal Belaunzaran et sa clique de militaires, de
tortionnaires, et de parlementaires corrompus. Mais la révolte gronde... Car on
vient de remonter à la surface le cadavre du candidat du Parti Modéré dans des filets de
pêche, et on profite de la présence de ses amis députés à ses funérailles pour
voter l'extension de la limite de réélection à cinq quinquennats au lieu de
quatre.
Révolutionnaires de salon, petits bourgeois timorés,
politiciens veules mais assidus au bordel, grandes dames offusquées à la libido
affolées, aventuriers gominés courageux mais maladroits et poseurs de bombes à la petite semaine, on aura
rarement vu pareil défilé de bras cassés et d'hypocrites très fiers d'eux-mêmes.
Ibargüengoitia utilise la gouaille des grands romanciers sud-américains,
verdeur du langage en prime, pour tailler des croupières à tout-va et balancer
toute cette valetaille par-dessus bord. Sans doute épargne-t-il un ou deux
personnage, dont le très mystérieux Pereira, professeur et violoniste amateur
et sans doute seul héros... positif de cette histoire loufoque,
et triste à pleurer. Quoique...
Ah si, j'ai trouvé: refilez donc ce petit bouquin décapant aux frères Cohen, ces grands spécialistes de la crétinerie humaine, eux sauront quoi en faire...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire