07/05/2016

MURMURES DANS UN MEGAPHONE de Rachel Elliott

Parlons des forces en présence : d'un côté Miriam Delanay qui s'est "enfermée" (au sens littéral du terme) pendant trois années suite au décès de sa mère et puis  de l'autre Ralph Swoon, père de deux grands garçons, psychologue d'une quarantaine d'années, marié à Sadie (qui elle commente  sa vie privée 24h/24h sur les réseaux sociaux) .

Plaçons les ensemble alors qu'ils ne se connaissent pas à un des carrefours de leurs vies.

Miriam décide de sortir. Et Ralph, invité à son propre anniversaire, décide de s'en aller lorsqu'il trouve Sadie enfermée dans un placard de la maison, en mauvaise posture, et pas seule.

Et laissons agir la plume lumineuse de Rachel Elliott. Murmures dans un mégaphone est son premier roman, et l'éditeur inspiré qui lui a fait confiance en France, c'est Payot et Rivages.

Murmures dans un mégaphone est un roman qui fait du bien. 
Bien plus encore que ce que je parviendrai à vous convaincre ici-même. 
Il s'agit d'une sorte de roman "tournesol", résolument tourné vers la lumière.

Ralph et Miriam vont se rencontrer, et Rachel Elliott évitera les poncifs. Ils vont traverser ensemble leurs carrefours respectifs. Nous allons nous retrouver nous lecteur, face à ce qu'est l'importance des choix, la façon dont nous avons de nous parler aussi. Face au fait aussi qu'il n'est parfois pas trop tard, et parfois si. 
Et ce, je me répète, de façon totalement positive et douce. 
Pas un gramme de niaiserie à l’horizon, et des phrases magiques partout. Des phrases que l'on lit, aspirés par la narration, par la construction par chapitres qui donne la parole tour à tour, à Miriam, Ralph et puis, par ricochet, Sadie, et puis on s'arrête percuté par l'une d'entre elles (les phrases) et on la relit en essayant oui, de la retenir par cœur tellement elle sonne juste, tellement elle sonne doux, tellement on voudrait la porter comme une amulette désormais.

"Imagine une femme descendant en rappel le long d'une falaise. Lorsqu'elle lève les yeux vers celui qui tient la corde, elle voit qu'il n'y a personne. A ce moment-là, à mi-chemin entre le sol et le sommet, elle comprend que c'est l'histoire de sa vie. elle n'a jamais été seule mais il n'y a jamais eu personne".

Ou encore :

"Lorsque vous décidez de vivre, d'enfin vivre, tout un monde de possibilités s'ouvre devant vous, affolant et immense, mais où est le pont qui mène à ce pont, quelqu'un voit un pont ?"

Rachel Elliott va nous offrir un véritable galerie de portraits, une histoire douce et dingue qui s'accélérera au fur et à mesure du récit. On va rire pas mal, serrer les mâchoires aussi un peu mais surtout, surtout, on va se laisser dorloter. Et puis, les jours passant, on va s'apercevoir que l'on est définitivement riche de ces heures là.

Et ça, hein, par les temps qui courent, ça n'a pas de prix !

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