Comme une marque de grand talent, Fanny Chiarello, a probablement en permanence besoin de se questionner, de tout rejouer, de ne pas se laisser enfermer, endormir et nous avec.
Le tombeau de Pamela Sauvage en est la preuve formelle, c'est le cas de le dire. Et s'il fallait une preuve supplémentaire : le choix de la maison d'édition – La contre allée- en atteste encore !
Le tombeau de Pamela Sauvage est une galerie de 23 portraits. 23 portraits de nos contemporains. Des gens ni plus ni moins. 23 personnages à qui il n'arrive pas grand chose, si ce n'est l'essentiel : vivre, dans le monde qui est le nôtre. Absurde certes, mais pas tant que cela.
Pourquoi, aujourd'hui je viendrai, moi, dire que notre monde tourne plutôt rond ?
Parce que les notes de bas de page mes enfants !
Ces 23 portraits, sont lus par une voix qui vient du futur.
Un futur non daté, mais dont on apprend, en creux, en quoi il est odieux.
Premier fait permettant de témoigner de cette dimension odieuse : dans ce futur, les humains ne savent plus lire. Seul au milieu des autres, cet espèce d'historien, de philologue, sûrement de part son métier, sait faire cela : lire.
Et cette voix de « scientifique », va s'attacher à commenter via des notes de bas de page, les 23 portraits en question. Et cette voix venue du futur, va donc, en creux, nous le dire ce futur !
On y apprend que les névrotiques et les autistes n'ont plus le droit de vivre. Que le parti Valeur Familiale a mit de l'ordre dans le « fatras » magnifique de notre époque, que un nouveau continent est né, que l'hygiène est devenue une obsession, que le mot « Humour » doit être défini car il n'est plus vécu, ressenti.
Chiarello ne se fera jamais « plombante », mais toujours drôle et brillante sur un sujet qui aurait pu être totalement casse-gueule. Elle a su dégager toute notion de culpabilité "judéo-chrétienne-eczéma-urticante", pour n'en tirer que la force de la notion de responsabilité.
Rejouer sa légitimité (sont fous ces gens !) d'auteur, en s'essayant "militante" citoyenne, Politique (au sens noble, celui qui n'existe plus).
Pas tout à fait, car l'Auteur, a su rester à sa légitime place et en creux vient de nous mettre un vent, un vrai.
Merci Mme Range-Tout... ça donne envie!
RépondreSupprimerAlors merci et mission accomplie, car c'est vraiment un grand moment de lecture
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